Patrimoine
23 mai 2021
Notre Patrimoine
L’Eglise
Ecclesia Santi Germani de Pinelle (1516)
Le Prieuré de Saint Germain qui a la même origine que celui de Chancé fut donc donné en 1107 aux chanoines de La Roë par tous les membres de la famille Seigneuriale de Saint Germain, ci-devant Hugues de St Germain et Rainier, son frère Evain de Saint Germain, sa femme et son frère aussi appelé Hugues. Jusqu’au XVIè siècle, le prieuré-curé sera en commende (les chanoines de la Roë n’y résidaient pas mais touchaient les revenus. Vers 1632, les chanoines réguliers de la Roë s’installèrent à Saint Germain et ne quittèrent plus cette paroisse jusqu’à l’époque de la Révolution.
Le dernier Prieur, Frère Armand Cousseau du Vivier jouissait en 1790 de 2000 livres de rentes composées comme suit :
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Presbytère avec jardin et pourpris (enclos) : 100 livres
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Dîmes (redevance en nature au Clergé) : 1700 livres
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Closerie (terrain fermé de murs possédant une petite maison d’habitation) donnée par le Seigneur de Montmartin, évalué à 200 livres
Les chanoines prieurs recteurs de Saint Germain avaient leur enfeu (niche funéraire) dans l’ancienne église paroissiale au pied de la statue de Saint Germain. On retrouve aussi dans la Paroisse trace du village de l’Abbaye qui dut à l’origine appartenir à des religieux.
Quant à la Seigneurerie du village, elle appartenait, semble-t-il au Moyen Age au Seigneur du Pinel, mais au siècle dernier le Seigneur de la Motte de Gennes était regardé comme seigneur fondateur de Saint Germain, déjà en 1273 la métairie des Touches appartenait au prieur de Saint Germain qui, de concert avec la Dame du Pinel et le Recteur de Gennes, passa une transaction au sujet des dîmes provenant de cette métairie. L’église de St Germain du Pinel a été rénovée vers 1868 par l’entreprise Pierre Gandon. Elle est de construction de style ogival flamboyant, composée de trois nefs et accompagnée d’une petite tour en façade. Elle est bâtie d’assises alternées de pierre grise et blanche. Cette polychromie peut être inspirée par l’Anjou voisin. Elle fut dédiée à Saint Germain d’Auxerre. Le chemin de croix a été érigé et béni par Jean Hue, curé doyen d’Argentré du Plessis, le 4 mai 1920.

L’Eglise, lors de sa construction, reçoit tout un mobilier nouveau du même style néo-gothique. Le sculpteur Graneau réalise les trois autels du choeur et du transept en pierre sculptée. Le maître-autel est orné d’une descente de croix. Au-dessus du tabernacle, un clocheton abrite l’exposition du saint sacrement ; des allégories de l’Eglise et de la Synagogue ainsi que des anges thuriféraires complètent la sculpture. Les stalles du choeur se distinguent par leur exécution soignée des sièges et par leur dessin inspiré des dais ajourés des stalles anciennes. Chacune comporte un personnage en demi-relief sur le dossier. Elles semblent avoir été dessinées par Graneau et exécutées par Augerie. Le chemin de croix a été érigé et béni par Jean Hue, curé doyen d’Argentré du Plessis, le 4 mai 1920.
La Roberie
Guillaume Du Guesclin (neveu du grand Connétable Bertrand Du Guesclin 1320-1380) achetait la Roberie, La Bellangeraie et les Palières, commune de Saint Germain du Pinel en 1407. Il était à la tête de 14 écuyers et devenait chevalier en 1415. Comme son oncle Bertrand, il s’était mis au service du Roi de France pour éliminer les « Grandes Compagnies » (des brigands) et surveiller les Marches de Bretagne. Il avait un aigle comme écusson.
Le fils aîné de Guillaume, Jean, lui succéda à la Roberie en 1440. Il épousa Jeanne De Sévigné et décéda en 1460. Il fut inhumé à l’Eglise de Saint Germain du Pinel où les Du Guesclin, seigneurs de la Roberie, avaient un enfeu. (Droit d’être enterré dans l’Eglise).
Gilles, fils de Jean, était un partisan de l’indépendance bretonne et un ami du duc François II et de Pierre Landais son ministre. Pour une cause inconnue, Gilles se rapproche des partisans du Roi de France, notamment de la Trémoille. Gilles habitait la Roberie et y décédait. Son fils Guillaume épousait Jeanne De Denée, originaire de Gennes sur Seiche et dont le père habitait le château de la Motte. A leur décès, les deux époux furent enterrés à l’église de Moutiers, qu’ils avaient entretenue, comme celle de Saint Germain du Pinel. Ils eurent un fils, Bertrand Du Guesclin qui entra au service du Roi de France pour chasser les bandits qui rôdaient dans les campagnes. Après Bertrand, René Du Guesclin, son fils, épousait Jeanne de Vaux, originaire de la Mayenne. Ils habitèrent à la Roberie et eurent plusieurs enfants, dont l’un s’appelait aussi Bertrand, catholique fervent. Capitaine courageux à la tête de ses « gens d’armes » faisait régner l’ordre dans les campagnes. Il fut nommé en 1569 « Gentilhomme » par le Roi Charles IX et reçut le collier de l’ordre des mains du Roi Henri III. Il fréquenta la Cour Royale à cette époque, en raison de ce titre et de cette décoration. Il avait épousé Jeanne Du Chatelier et de cette union naquirent plusieurs enfants dont l’un Antoine fut prieur de Saint Germain du Pinel au début du XVIIè siècle. Il y resta 30 ans, très aimé des ses paroissiens pour sa bonté et sa charité. Il fut enterré dans l’Eglise, le 28 octobre 1627.
Le neveu d’Antoine, César (prénom d’origine méridionale) , fut député aux Etats Généraux où il retrouvait Joachim de Sévigné, également partisan de la religion catholique, apostolique et romaine, loi fondamentale du royaume. César restaura la Roberie et logea son ongle, Antoine prieur de Saint Germain du Pinel et très estimé de ses paroissiens. César lutta contre les Huguenots de Montmartin. César décéda le 20 mars 1650 et fut inhumé à l’église de Moutiers. César avait 2 frères Bertrand mort jeune en 1606 et Gabriel qui fut conseiller au Parlement de Bretagne, Gabriel eut un fils René en 1647 qui épousa Anne Cousinot fille de Jacques, médecin personnel de Louis XIII et ensuite de Louis XIV. René, très attaché à la Roberie acheta le manoir de Montamartin en 1677. Ledit René fut officier dans l’armée du roi et prit part aux batailles d’Ensheim et de Trèves en Allemagne.
Le manoir de la Roberie fut reconstruit en 1739 dans sa forme actuelle par un fils de René, portant le même prénom. La chapelle dédiée à Saint Georges avait été construite en 1621 et sécularisée par la suite. Dans cette chapelle furent célébrés de beaux mariages de la noblesse locale, comme les seigneurs de Lavandeau, de Metz, de Brossay, du Chataignier de Plessis Bertin. René du Chataignier fut inhumé le 12 janvier 1762 en cette chapelle. Cet édifice religieux servait aussi pour les baptêmes des enfants des environs.
La Roberie était une place forte jouant un rôle dans le trafic de la gabelle. Disposant d’un grenier « d’abondance », elle pouvait être un relais pour le dépôt du sel provenant de Guérande ou du Morbihan.
En 1758, Françoise Marie du Guesclin épousa le sieur Potier, Duc de Gesvres, pair de France. Les 2 époux avaient des hôtels particuliers à Paris, un appartement à Versailles et la Roberie leur appartenait encore en 1763. Le Duc de Gesvres, légitimiste tomba sous le coup de la sinistre « Loi des suspects » pendant la révolution, il fut guillotiné en 1793. Son épouse, Françoise Du Guesclin échappa à la tourmente révolutionnaire, elle vécut à Paris, misérablement et décéda en 1828. Entre temps, la Roberie fut achetée à la fin du XVIIIème siècle par Morel, sieur de la Motte, comme bien national vraisemblablement.
Montmartin
René Du Guesclin, très attaché à la Roberie acheta le manoir de Montamartin en 1677. Ancien manoir, il avait une chapelle et un droit de haute justice. Il passa par alliance des seigneurs de Montmartin aux du Matz, seigneurs de Terchant vers 1380, puis par alliance aux De Goyon en 1641 et passa par alliance à la famille Potier, Marquis de Gesvres qui l’avait en 1789.
A noter l’illustre famille du Matz dont Jean du Matz, fils de Gilles du Matz et d’Anne de Québriac, seigneur de Montmartin et de Terchant (commune de Ruillé le Gravelais) avait adhéré au protestantisme dès son apparition en Bretagne et était grand officier d’artillerie du roi de Navarre (Henri IV).
Nommé gouverneur de Vitré en 1589, puis conseiller Chambellan du roi et maréchal de camp, il prit une part active dans les combats de la ligue. Jean du Matz de Montmartin participa aux Etats de Bretagne qui se tinrent à Rennes en octobre 1593, il eut pour mission de se rendre auprès de la reine Elisabeth demander des secours. Il put obtenir la promesse de nouveaux secours montant jusqu’à 5000 hommes à la condition que les anglais qui occupaient Paimpol obtiennent l’île de Bréhat. Jean du Matz avait épousé en 1575 Marie de Feschal, il mourut à Terchant le 26 octobre 1625 et fut inhumé à Vitré au cimetière des protestants.
Le Bois Halbran
C’est un ancien manoir qui possède deux tourelles et un pavillon percé d’une gerbière. Ce manoir appartenait aux Du Bois au milieu du XVè siècle et fut vendu aux de La Besnardaye en 1606.
Il passa par alliance au XVIIè siècle aux de Ravily et par alliance au XVIIIè siècle aux Bulourde sieurs de la Cochardière.
La Voie ferrée
L’ancienne voie ferrée qui reliait Vitré à La Guerche de Bretagne est transformée en voie verte. Le parcours de 20 km, utilisé par randonneurs, cyclistes et chevaux, part de Vitré, passe à l’ouest du bourg de St-Germain et se termine à Moutiers.
La Barre
Lieu où se percevaient les droits d’entrée ou de circulation au profit des Seigneurs.
L’école des garçons
Autorisation d’achat d’une maison d’école
L’an mil neuf cent trente, le 16 du mois de février, nous soussignés Gaudin François de la Tannerie, Jean Heslébeux du Vivier, Joseph Béguin de Coulou, Emile Blot du Bois Melaine, Julien Demie Recteur, réunis au Presbytère pour décider de l’achat d’une maison d’école pour les garçons, avons reconnu la maison de Mr le chamoine Heslébeux servant actuellement d’école libre, très convenable. En conséquence, nous sommes d’avis de payer à Mr le chamoine Heslébeux propriétaire de ladite maison, la somme de quinze mille francs, prix qu’il demande pour la vente. A cet effet nous autorisons Mr le Recteur trésorier de l’association à emprunter les sommes nécessaires pour cela.






